La Diaspora sénégalaise vivant aux États-Unis pourrait bientôt subir un coup dur. Le président américain Donald Trump, revenu au pouvoir en janvier 2025, poursuit sa politique anti-migrants avec une nouvelle mesure qui ne vise pas directement les expulsions, mais les transferts d’argent. Dans le projet de loi budgétaire intitulé One Big Beautiful Bill, une disposition prévoit l’instauration d’une taxe fédérale de 3,5 % sur les envois d’argent vers l’étranger effectués par les non-citoyens américains. Concrètement, si cette loi est adoptée par le Sénat, chaque transfert d’argent effectué par un Sénégalais non citoyen vers son pays sera taxé à hauteur de 3,5 %, en plus des frais déjà appliqués par les agences comme Western Union ou MoneyGram, qui tournent souvent autour de 5 % à 6 %. Ainsi, les coûts totaux pourraient grimper jusqu’à 10 %. Prenons un exemple : si un migrant sénégalais envoie 500 dollars à sa famille, il devra payer 17,50 dollars supplémentaires de taxe fédérale, en plus des frais de service habituels qui peuvent atteindre environ 25 dollars. L’opération pourrait donc lui coûter environ 42,50 dollars de frais pour un seul transfert. Avec près de 1 877 milliards FCFA envoyés au Sénégal en 2023 par la Diaspora selon la Banque mondiale, cette mesure pourrait affecter de manière significative l’économie du pays, notamment les familles dépendantes des fonds transférés. Au-delà de la pression financière, cette taxe vise à dissuader l’installation durable des migrants et à limiter les flux économiques entre les États-Unis et l’Afrique. Le Sénégal, parmi les premiers pays bénéficiaires des envois de fonds africains, pourrait figurer parmi les plus durement touchés.