La récente performance des eurobonds sénégalais envoie un signal encourageant pour l’économie nationale et la crédibilité financière du pays. À Londres, ce mercredi 15 octobre, l’eurobond 2031 du Sénégal a bondi de 2,41 cents pour atteindre 814 cents, entraînant une baisse de son rendement à 12,59 %. Ce mouvement, le plus marqué depuis juillet, intervient à la suite de la relance officielle des discussions avec le Fonds monétaire international (FMI), confirmée par sa directrice générale aux côtés du ministre sénégalais des Finances. Pour les investisseurs, cette réaction est claire : le risque pays du Sénégal tend vers une normalisation, souligne Ibrahima Gassama, économiste et PhD. Au-delà du simple mouvement de marché, cette hausse a des effets concrets pour l’État. Elle améliore la valeur des portefeuilles des banques et investisseurs locaux exposés à la dette souveraine, desserrant les tensions de liquidité et facilitant le financement de l’économie. « La hausse des eurobonds montre que les marchés reconnaissent l’ancrage macro-budgétaire du Sénégal et la discipline financière qui y est appliquée », explique Ibrahima Gassama dans des propos relayés par L’Observateur. Selon lui, l’évolution positive des titres reflète également la réouverture progressive de l’accès aux marchés internationaux et offre la perspective d’un coût de refinancement plus bas à mesure que la prime de risque se comprime. Certes, l’agence Moody’s a récemment abaissé la note souveraine du Sénégal à Caa1 le 10 octobre dernier. Mais, comme le souligne l’économiste, cette nouvelle réaction des marchés illustre que la discipline budgétaire et la transparence continuent d’être primées par les investisseurs. « Historiquement, un programme avec le FMI agit comme un filet de sécurité : il encadre les politiques, crédibilise les chiffres et réduit le coût des émissions futures », précise-t-il. Le signal de gouvernance est tout aussi important. La volonté d’installer un nouveau cadre de programme avec le FMI renforce la crédibilité des statistiques publiques et rassure sur la soutenabilité d’une dette estimée autour de 119 % du PIB à la fin 2024. Cette confiance retrouvée constitue un socle solide pour la stabilité économique et financière du pays. Par ailleurs, le pont de trésorerie de court terme s’améliore. Le Trésor sénégalais a récemment levé 450 milliards FCFA sur le marché régional, une opération rendue possible par l’appétit des investisseurs domestiques, combiné au retour positif des eurobonds.