454404645 910909214403985 1370301399809355084 n fotor 20240909153637 - Senenews - Actualité au Sénégal, Politique, Économie, Sport

Le dernier rapport du Fonds Monétaire International (FMI) sur l’économie sénégalaise a révélé une réalité bien moins reluisante que prévu. La croissance économique, initialement projetée à 7,1%, a finalement stagné à 6,0%. Cette révision à la baisse témoigne d’un ralentissement qui pourrait impacter durablement l’économie du pays si des mesures correctives ne sont pas rapidement mises en œuvre. Le Premier ministre, Ousmane Sonko, a d’ailleurs remis en question la véracité des chiffres officiels, avançant un déficit budgétaire de 10%, soit le double de ce qui est annoncé, et une dette publique supérieure à 80% du PIB, dépassant ainsi largement le seuil fixé par l’UEMOA. Dans ce contexte, les nouvelles autorités sénégalaises se retrouvent face à un défi immense : comment redresser la barre et rattraper ce gap économique ? Les promesses de réformes à venir, attendues le 7 octobre, suscitent autant d’espoir que de scepticisme. Voici les principaux axes sur lesquels elles devraient concentrer leurs efforts pour redresser l’économie et améliorer les conditions de vie des populations. L’une des premières actions à mener est la réduction des dépenses de l’État. La structure actuelle de la Primature, par exemple, est jugée trop lourde avec une vingtaine de conseillers dont le rôle reste flou. Rationaliser ces effectifs et simplifier la gouvernance permettra non seulement de réduire les coûts, mais aussi d’améliorer l’efficacité des actions gouvernementales. Il est primordial que les nouvelles autorités adoptent une approche plus frugale, en accord avec les attentes de la population et la réalité économique du pays. La corruption reste un fléau qui gangrène le développement du Sénégal. Les nouvelles autorités doivent mettre en place un cadre strict pour combattre ce phénomène, en veillant à récupérer les fonds détournés et en poursuivant systématiquement les responsables, quel que soit leur appartenance politique. Il s’agit non seulement d’une question de justice, mais aussi d’une nécessité pour restaurer la confiance des citoyens et des partenaires internationaux. L’assainissement des finances publiques passe par une gestion rigoureuse de la dette, qu’elle soit extérieure ou intérieure. La dette publique, qui dépasse désormais 80% du PIB, représente un poids immense pour l’économie. Il devient impératif de mettre en place une stratégie de réduction progressive de cette dette, en priorisant le remboursement des créances tout en limitant le recours à l’endettement pour le financement des projets non prioritaires.

Assainissement des finances publiques

Le Président Léopold Sédar Senghor avait initié dans les années 1970 des réformes sectorielles à travers la Nouvelle Politique Agricole (NPA), la Nouvelle Politique Industrielle (NPI), et la Nouvelle Politique Culturelle (PPC). Ce modèle pourrait être revisité pour l’adapter aux réalités actuelles du Sénégal. Une relance de l’agriculture, en investissant dans la modernisation des techniques et infrastructures agricoles, permettra de renforcer la sécurité alimentaire et de réduire la dépendance aux importations. L’industrialisation, quant à elle, doit être soutenue par des politiques incitatives favorisant les partenariats publics-privés, notamment dans le cadre de joint-ventures avec des investisseurs étrangers. Le modèle chinois, basé sur une coopération étroite entre l’État, le secteur privé et les investisseurs étrangers, pourrait servir d’inspiration. Il s’agit de créer des emplois durables, d’accroître la production locale et de renforcer l’exportation. Les jeunes représentent un potentiel immense pour le développement du Sénégal. Leur intégration dans les projets de développement, notamment à travers des contrats à durée déterminée ou indéterminée dans les secteurs clés comme l’agriculture, l’industrie ou les nouvelles technologies, est cruciale. Il s’agit d’éviter que ces jeunes, sans perspective d’avenir, ne soient contraints de risquer leur vie en mer dans l’espoir de trouver de meilleures opportunités à l’étranger. Les défis sont multiples et les solutions nécessitent des actions audacieuses. En ces temps préélectoraux, le risque est grand de voir ces réformes retardées ou instrumentalisées. Pourtant, la gravité de la situation économique impose une prise de décision rapide et courageuse. Les nouvelles autorités, investies de la confiance populaire, ont l’opportunité de marquer un tournant décisif dans l’histoire du Sénégal. Pour y parvenir, elles devront s’engager dans une dynamique de transparence, d’efficacité et d’inclusion, afin de construire un avenir plus prospère pour tous les Sénégalais.