Au Sénégal, le secteur de la construction fait face à une crise persistante. Les entreprises de bâtiment et de travaux publics alertent sur l’arrêt de nombreux chantiers, des carnets de commandes vides et des licenciements massifs. Les retards dans les paiements de l’État aggravent la situation depuis plusieurs mois.
Des chantiers à l’arrêt et des dettes accumulées
Depuis cinq mois, les salariés de CDE, l’une des grandes entreprises de BTP, n’ont pas reçu de salaire. Le nombre d’employés a chuté de 2 000 à 900, en raison de l’absence de nouveaux projets. L’État doit environ 19 milliards de Francs CFA pour des travaux réalisés précédemment, mais ces dettes demeurent impayées. Souleymane Abdoulaye Demba, un employé, souligne l’urgence de la situation, surtout avec la rentrée scolaire qui approche. Ce phénomène n’est pas isolé. D’autres entreprises du secteur subissent les mêmes difficultés. Les chantiers sont suspendus en attendant des audits nécessaires, tandis que les dettes non réglées par l’État s’accumulent, atteignant environ 250 milliards de FCFA. Le climat économique actuel, marqué par un manque d’investissements, accentue cette crise.
Impacts économiques majeurs sur l’emploi
Oumar Ndir, président d’un syndicat d’entrepreneurs du BTP, met en lumière les conséquences de cette situation. Le secteur du BTP représente entre 500 000 et 600 000 emplois, incluant des métiers divers, de la maçonnerie à la menuiserie. L’absence d’activité entraîne un chômage massif, touchant l’ensemble de la chaîne de valeur. Selon l’agence nationale de la statistique, le chiffre d’affaires du secteur de la construction a chuté de 19,6 % en un an, représentant un coup dur pour une industrie qui contribue à plus de 4 % du PIB du pays. En août, lors d’une présentation sur le redressement économique, le Premier ministre Ousmane Sonko a promis de régler les dettes, mais les entreprises attendent toujours des actions concrètes.