
À fin décembre 2024, l’encours de la dette publique de l’Administration centrale est estimé à 23 666,8 milliards de francs CFA. Rapporté au PIB nominal de 2024, l’encours de la dette publique représente 119 % du PIB et se compose de 31,7 % de dette intérieure et de 68,3 % de dette extérieure, selon le rapport de la Stratégie de gestion de la dette à moyen terme (2026-2028). D’après le diagnostic établi dans ce rapport, le stock de la dette publique extérieure est arrêté, à fin décembre 2024, à 16 160,5 milliards de francs CFA, soit 81,2 % du PIB. Il est principalement constitué de dette concessionnelle et semi-concessionnelle, contractée auprès de créanciers multilatéraux et bilatéraux (51 % de la dette extérieure), ainsi que de dette commerciale à hauteur de 49 %, incluant 18,3 % d’Eurobonds émis sur le marché international et 11,2 % de crédits à l’exportation. Concernant la dette intérieure, l’encours est arrêté à fin décembre 2024 à 7 506,3 milliards de francs CFA, soit 37,7 % du PIB. Le stock d’obligations du Trésor à 3 et 5 ans représente 34,5 % de l’encours de la dette en monnaie locale, tandis que la dette contractée auprès des banques locales s’élève à 28,7 %. S’agissant de l’évolution de la dette publique totale, à fin décembre 2024, le stock de dette concessionnelle (27,7 %) et semi-concessionnelle (6,8 %) représente 34,5 % du portefeuille total, les 64,5 % restants étant constitués de dettes contractées à des conditions commerciales.
Des vulnérabilités marquées : risque de change et coût de la dette
La part de la dette libellée en devises étrangères s’élève à 68,3 % du total à fin décembre 2024. La dette en dollars et devises assimilées constitue 39,8 % du stock total et 58 % de la dette extérieure. Par ailleurs, 20 % du stock de dette totale est contracté à taux variable. Le rapport identifie deux principales vulnérabilités : le risque de change et le coût de la dette. Environ 40 % du portefeuille est libellé en dollars US ou devises assimilées. De plus, 32 % de la dette extérieure et 27 % de la dette domestique, soit un peu plus de 30 % de la dette totale, devront être refixées dans un an. Le coût moyen pondéré de la dette globale s’établit à 4,3 %, légèrement plus élevé sur le marché domestique. La durée moyenne d’échéance (ATM) de la dette intérieure est limitée à 3,2 ans, en raison de la prédominance des émissions à court terme (3 à 5 ans) au cours des trois dernières années. Celle de la dette extérieure se situe à 8,4 ans, notamment en raison du rapprochement des échéances des Eurobonds et de la contraction de dettes commerciales à courte maturité, souvent sans différé de paiement. En outre, 27 % de la dette domestique sont exigibles dans un an. La durée moyenne à refixer (ATR) ressort à 7,2 ans pour la dette extérieure et 3,2 ans pour la dette intérieure, ce qui place l’ATR totale à 5,9 ans à fin 2024. La part de la dette à refixer dans un an est estimée à 30,4 % du stock. Enfin, le rapport souligne qu’à fin décembre 2024, le profil de remboursement de la dette laisse apparaître une forte concentration entre 2025 et 2028. Le pic principal attendu en 2025 s’explique par les corrections apportées sur l’encours de la dette bancaire, à la suite de l’exercice de réconciliation des données réalisé par le cabinet Forvis Mazars après le rapport de la Cour des comptes de février 2025. Les pics des années 2026 à 2028 correspondent, pour leur part, au remboursement du principal de l’Eurobond 2018 (amortissable sur trois ans) et à l’arrivée à échéance de plusieurs titres publics contractés sur le marché régional.