Le Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, a présenté ce vendredi, au Grand Théâtre de Dakar et en présence du président Bassirou Diomaye Faye, son Plan de redressement économique et social (PRES), baptisé « Jubbanti Koom ». Inscrit dans la stratégie nationale « Sénégal 2050 », ce programme vise à sortir le pays de la crise budgétaire tout en renforçant la souveraineté économique. La feuille de route se décline en trois étapes : une phase de redressement (2025-2029) pour stabiliser l’économie et restaurer la confiance ; une phase d’impulsion (2029-2034) centrée sur l’industrialisation et l’innovation ; et enfin, une phase d’accélération (2034-2050) destinée à hisser le Sénégal dans les grandes chaînes de valeur mondiales. Doté d’un budget de plus de 6 000 milliards de francs CFA sur trois ans, le PRES se finance à 90 % par des ressources internes, évitant ainsi tout recours au FMI. Parmi les mesures phares : hausse des taxes sur le tabac, les jeux en ligne et les transactions de mobile money ; frais de visa pour les non-Africains ; encouragement à l’importation de véhicules d’occasion ; rationalisation des dépenses publiques et lutte accrue contre l’évasion fiscale. Sur le plan social, le gouvernement prévoit la baisse des prix des produits de base, l’augmentation des allocations familiales et un meilleur accès au foncier. Ce choix de rupture avec les institutions financières internationales marque un tournant. « Le Sénégal n’a pas besoin du FMI », a déclaré Ousmane Sonko, affirmant la volonté de « prendre en main son destin économique ». Cependant, cette orientation divise l’opinion publique. Selon un sondage réalisé par SeneNews, à la question « Faites-vous confiance à la stratégie présentée par Ousmane Sonko ? », 58 % des répondants (2 426 votes) ont répondu Oui, tandis que 42 % (1 793 votes) se disent sceptiques. Ce résultat traduit un soutien majoritaire, mais non unanime, témoignant à la fois de l’espoir suscité par la vision du gouvernement et des interrogations sur sa faisabilité. Le PRES, salué pour son ambition et son accent sur la souveraineté, devra désormais convaincre par des résultats tangibles. Les prochains mois seront décisifs pour transformer cette feuille de route en moteur concret de développement et de justice sociale.