petrole chute or noir l economiste maghrebin - Senenews - Actualité au Sénégal, Politique, Économie, Sport

Les cours du pétrole ont plongé mercredi, victimes collatérales de l’escalade de la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine. Le baril de Brent est passé sous la barre symbolique des 60 dollars, une première depuis février 2021, tandis que les marchés redoutent un ralentissement brutal de la demande mondiale d’énergie. Vers 11h20 GMT (13h20 à Paris), le Brent de la mer du Nord, pour livraison en juin, dévissait de 5,52 % à 59,35 dollars, après avoir touché un plus bas en séance à 58,47 dollars. De son côté, le West Texas Intermediate (WTI) américain, avec livraison en mai, chutait de 5,86 % à 56,09 dollars. À l’origine de ce recul spectaculaire, la nouvelle salve de droits de douane imposée par le président américain Donald Trump. Depuis mercredi, des dizaines de pays, et en particulier les produits chinois, subissent jusqu’à 104 % de droits de douane additionnels. En riposte, la Chine a relevé à 84 % ses surtaxes sur les produits américains, aggravant les tensions commerciales entre les deux géants économiques. « Les prix du pétrole ont encore baissé, les négociants s’attendant à un coup dur pour la croissance mondiale et la demande d’énergie », explique Susannah Streeter, analyste chez Hargreaves Lansdown. Le contexte est d’autant plus préoccupant que la Chine est le premier importateur mondial de pétrole, tandis que les États-Unis en sont les plus grands consommateurs. Toute contraction économique dans ces pays a donc des répercussions immédiates sur l’or noir. Selon John Plassard, analyste chez Mirabaud, « le recul des prix reflète le scepticisme quant à une désescalade à court terme des tensions commerciales ». Ce pessimisme est renforcé par la récente décision de l’OPEP+ d’augmenter plus rapidement que prévu sa production, ce qui alimente les craintes de surabondance. « Ce cocktail toxique pourrait déséquilibrer durablement le marché », alerte Ole R. Hvalbye, analyste chez SEB, évoquant des stocks excédentaires de plus en plus menaçants. La baisse drastique des prix met aussi sous pression les producteurs américains, qui voient leur rentabilité menacée. « Un prix trop faible n’est pas compatible avec la stratégie de “forer à tout-va” prônée par Trump. Si la faiblesse des prix persiste, certaines productions seront stoppées car devenues non rentables », prévient Tamas Varga, de PVM Energy. Le gaz naturel européen n’échappe pas à cette tendance baissière. Affaibli lui aussi par les incertitudes sur la demande, le TTF néerlandais, référence du marché européen, a chuté à 33,44 euros le mégawattheure, son plus bas niveau depuis septembre dernier. À 11h20 GMT, le contrat à terme reculait encore de 5,8 %, à 34,10 euros/MWh.