diomaye charles michel - Senenews - Actualité au Sénégal, Politique, Économie, Sport

Les Sénégalais sont témoins d’une ère prometteuse, façonnée par de nouvelles opportunités politiques et la récente découverte de ressources naturelles. Dans ces moments clés, le Sénégal attire l’attention du monde entier. À cela s’ajoute une dynamique géopolitique régionale en pleine effervescence. En ce sens, une nouvelle génération d’hommes politiques a émergé au Sénégal. Élu comme 5e président, Bassirou Diomaye Faye présente son projet comme celui de la « rupture » et du changement de système. Dans ce contexte, la question des partenariats stratégiques du Sénégal avec d’autres pays fait débat. Investi il y a 36 jours, le président Bassirou Diomaye Faye plaide pour un partenariat « rénové » avec l’Union européenne (UE). Entre l’Europe et Dakar, « la coopération est dense et multiforme mais, ensemble, nous voulons un partenariat repensé » et « apte à soutenir la dynamique novatrice que nous voulons imprimer à nos relations« , a affirmé le nouveau chef de l’État. En effet, dans son programme, le successeur du président Macky Sall avait promis de rétablir une « souveraineté » qui avait été bradée, selon lui, à l’étranger. Il souhaite notamment renégocier des contrats gaziers et pétroliers ainsi que les accords de pêche signés avec l’UE. Les pêcheurs sénégalais sont confrontés à une surexploitation des ressources halieutiques, alors que leur activité représente une part importante de l’économie de ce pays côtier. Le président sénégalais a expliqué que les priorités de son gouvernement « s’articulent autour d’un modèle économique endogène d’industrialisation avec comme rampe de lancement le secteur primaire : agriculture, élevage et pêche, mais aussi le renforcement des infrastructures économiques, telles que les chemins de fer, l’électrification, les télécommunications et le réseau routier ». Ainsi, le pays a besoin de partenaires stratégiques pour relever les défis du développement, de l’émergence économique et de l’amélioration des conditions de vie des populations. Le mandat du 5e président de la République Bassirou Diomaye Faye a commencé dans un contexte économique tendu pour la deuxième économie d’Afrique de l’Ouest. De plus, la découverte du pétrole et du gaz, officiellement annoncée en 2014, a constitué un tournant radical dans la vie économique du pays, dans la mesure où elle lui offrait des perspectives jusque-là inespérées. Cette nouvelle donne a amené les autorités à procéder à un paramétrage inédit des mécanismes de gestion de l’économie nationale. Dans cette dynamique, l’analyste politique Barka Ba rappelle au nouveau régime « qu’autant le prédécesseur du président Bassirou Diomaye Faye, Macky Sall, a été élu sur la base de ce qu’on avait appelé à l’époque la demande sociale, autant le nouveau chef d’État est attendu sur ce que l’on pourrait appeler une pression sociale. Tant les attentes sont très fortes de la part de cette jeunesse qui l’a, en grande partie, porté au pouvoir ». En conséquence, les autorités semblent avoir très tôt pris conscience de la nécessité de préserver le pays en prônant une gestion transparente, inclusive et durable. Dans son premier discours, l’analyste politique souligne que « le président Bassirou Diomaye Faye a fait preuve de pragmatisme et d’un peu moins d’idéologie. C’est vrai que le mot souveraineté revient beaucoup dans sa bouche. Mais l’on peut penser qu’il va faire le grand écart entre les États de l’alliance du Sahel qui ont opté pour une rupture totale avec la France, l’ancienne colonie. En même temps, le président Bassirou Diomaye Faye semble, pour le moment, avancer à pas plutôt mesurés et il ne serait pas étonnant qu’il les ramène d’abord dans le giron de la CEDEAO, une CEDEAO peut-être réformée. Il pourrait être un bon trait d’union entre la ligne maximaliste des États de l’alliance du Sahel et le reste de la communauté« . En tout cas, contrairement aux régimes du président Macky Sall, il y a déjà des signes et la France semble avoir perçu un changement de logiciel, ne serait-ce que lorsque l’on a vu le tweet du président Emmanuel Macron et l’anecdote même en wolof, la langue la plus parlée du Sénégal. Cela semble, conclut M. Ba, « être un indicateur que la France a perçu que ce dirigeant et le parti qu’il a porté au pouvoir ont une volonté réelle de rupture ». Le chef de l’État Bassirou Diomaye souhaite rééquilibrer ses partenariats internationaux et renouveler sa relation avec la France, son premier partenaire commercial. Cette « ère de rééquilibrage de nos relations avec le monde » amène Babacar Ndiaye, analyste politique, à affirmer qu’ils veulent « une politique gagnant-gagnant, du patriotisme économique« .