diomaye sonko fmi 1 e1724926198130 - Senenews - Actualité au Sénégal, Politique, Économie, Sport

Les marchés internationaux manifestent une inquiétude croissante face à la situation budgétaire du Sénégal. La valeur des obligations du pays a une nouvelle fois chuté, conséquence directe d’une méfiance persistante des investisseurs, d’après Le Quotidien. En cause : les révélations du Premier ministre Ousmane Sonko sur des falsifications antérieures des comptes publics. Ces déclarations, bien que saluées pour leur franchise, n’ont pas rassuré les partenaires techniques et financiers du pays, au contraire. Lors d’un point de presse, Julie Kozack, directrice du Département des relations extérieures du FMI, a souligné que toute reprise des discussions avec le Sénégal dépendra de la clarification complète du processus de falsification dénoncé. « Nous continuons à travailler avec les autorités pour résoudre cette affaire complexe », a-t-elle déclaré, insistant sur la nécessité d’une enquête rigoureuse et longue pour rétablir la confiance. Les conséquences ne se sont pas fait attendre : l’obligation du Sénégal à échéance 2033 a perdu 1,35 cent pour atteindre 67,72 cents pour un dollar, tandis que celle arrivant à maturité en 2048 a reculé à 59,25 cents. Ces baisses tranchent avec la tendance régionale, où d’autres pays d’Afrique de l’Ouest ont enregistré des gains moyens de 3 % sur la même période. Pour Léo Morawiecki, analyste chez Aberdeen, la situation sénégalaise reste floue : « Les marchés attendent une résolution claire ou au moins une voie crédible vers une normalisation. » Dans ce contexte, la perspective d’un retour du Sénégal sur le marché des eurobonds semble compromise à court terme. Le FMI n’a pas encore donné de calendrier pour une reprise officielle des négociations, accentuant ainsi l’incertitude. Depuis son arrivée à la Primature, Ousmane Sonko a placé la transparence au cœur de son action gouvernementale. Il a d’ailleurs justifié sa sortie publique sur les chiffres falsifiés par une volonté de redresser l’État et d’assainir les finances publiques. Pourtant, cette démarche, bien qu’appréciée par certains observateurs pour son courage politique, place aujourd’hui le Sénégal dans une position délicate vis-à-vis de ses créanciers.