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Le responsable pays du FMI est arrivé à Dakar depuis hier pour conduire les négociations qui devraient aboutir aux conditions d’établissement d’un nouvel accord de partenariat entre le Fonds et le Sénégal. C’est souvent quand tout semble bloqué que, comme la cavalerie yankee dans les films westerns américains, le Fonds monétaire international (FMI) vient à la rescousse. Le projet de budget 2026 indique que le service de la dette absorbira l’essentiel des ressources du pays, tandis que le financement du fameux Plan de Redressement Économique et Social (PRES) commence à se faire sentir, notamment à travers la hausse des prix des produits de première nécessité. Le gouvernement a un besoin urgent de ressources pour financer ses projets de développement. Malheureusement, privé de financements concessionnels à court ou moyen terme, l’État du Sénégal est contraint de jongler avec les moyens disponibles, tentant d’arbitrer entre les besoins en consommation de ses populations et l’intérêt des investissements structurants. Dans ce contexte, l’appui du FMI devient capital. La Directrice générale de l’institution, Kristalina Georgieva, à Washington, lors de rencontres bilatérales avec la Banque mondiale, avait indiqué qu’une équipe du FMI se rendrait à Dakar aussitôt après, pour discuter des modalités de reprise de la coopération. Cette visite a été concrétisée depuis hier. Une délégation menée par Edward Gemayel, directeur pays du Fonds, est arrivée au Sénégal et restera en discussions avec les autorités jusqu’au 4 novembre prochain. Il s’agira de déterminer les conditions dans lesquelles un partenariat pourra être relancé, alors que les conditions de remboursement du pays se sont sensiblement dégradées depuis la révélation de chiffres controversés concernant ce que certains appellent des « dettes cachées », tandis que d’autres les considèrent comme des « données inexactes ou incorrectes », parfois établies de manière involontaire. Cette révélation a contribué à la détérioration des données macroéconomiques du pays, au point que, selon le FMI et le ministère des Finances, le Sénégal a atteint un taux d’endettement de 132 %, un niveau inédit à ce jour. Ce chiffre comprend la dette souveraine du pays, celle des entreprises publiques, ainsi que les arriérés de la dette intérieure. Les Sénégalais seront attentifs au niveau d’austérité que le gouvernement, en concertation avec ses partenaires, pourrait leur imposer. Depuis plusieurs mois circulent à Dakar des rumeurs sur la suppression de certaines subventions, mesure que le FMI a coutume d’imposer à certains pays dans le cadre de ses accords. On craint que, cette fois, l’État ne soit contraint d’accepter certaines de ces mesures difficiles. Serait-ce là la condition pour éviter que les Sénégalais ne soient obligés de rembourser rapidement les montants déjà décaissés avant la suspension de l’accord conclu avec le gouvernement de Macky Sall, qui portait sur 1,8 milliard de dollars ?