Le rapport économique et financier annexé au projet de loi des finances pour l’année 2026 révèle, à sa page 42, une mesure importante : « la révision des contrats des conventions de concession de Sonatel et Expresso ». Cette mention n’est pas anodine et souligne la volonté de l’État de revoir les conditions de fonctionnement de ces deux opérateurs majeurs du secteur des télécommunications au Sénégal. Pour Sonatel, la situation remonte à sa convention initiale signée le 15 juillet 1997 pour une durée de 20 ans. Cette convention avait été renouvelée le 8 août 2017 pour une période de 17 ans. Or, selon l’une des clauses de l’accord initial, une telle durée de renouvellement ne peut être admise, ce qui crée un point de tension juridique et financier avec l’État. Cette révision semble donc viser à aligner la convention sur les dispositions légales et contractuelles, tout en clarifiant les obligations de l’opérateur vis-à-vis des pouvoirs publics. Quant à Expresso, sa convention a été renouvelée jusqu’en 2028, avant même l’expiration de l’accord de base. Cette anticipation a suscité des interrogations sur la régularité de cette prolongation et sur les conditions dans lesquelles elle a été accordée. L’État semble vouloir remettre à plat ces conventions afin de garantir une meilleure transparence et un contrôle accru sur les obligations des opérateurs et les ressources générées pour le pays. Cette révision contractuelle s’inscrit dans une logique de restructuration du secteur des télécommunications, où l’État cherche à équilibrer rentabilité économique, cadre légal et protection des intérêts nationaux. La démarche pourrait également servir à anticiper les futurs besoins en infrastructures numériques et à sécuriser les revenus de l’État provenant de ce secteur stratégique.