Le Trésor public sénégalais engage une série de réformes ambitieuses pour moderniser son administration et renforcer son rôle stratégique dans la mise en œuvre de la Vision 2050. Réunis à Saly pour leur retraite scientifique, les membres de l’Amicale des inspecteurs du Trésor du Sénégal (AITS) ont consacré leurs travaux à réfléchir sur la contribution de l’administration du Trésor à la performance budgétaire, financière, comptable et technologique de l’État. Selon Amadou Tidiane Gaye, Directeur de la Comptabilité publique et du Trésor, la modernisation de l’administration constitue un engagement du gouvernement pour atteindre les objectifs fixés par le référentiel 2050. « Le Sénégal fait face à des défis majeurs : croissance démographique, urbanisation rapide et impacts du changement climatique. La Vision 2050 constitue la réponse stratégique à ces enjeux et le Trésor doit s’y engager pleinement, notamment par la mobilisation optimale des ressources, l’optimisation de la dépense publique, le renforcement de la transparence et de la redevabilité, ainsi que l’accompagnement rigoureux des projets structurants », a-t-il souligné. Pour répondre à ces défis, plusieurs réformes sont jugées urgentes, avec la digitalisation comme levier central pour rapprocher l’administration des usagers et réduire les coûts et délais de traitement. Parmi les solutions numériques déjà mises en œuvre, Amadou Tidiane Gaye cite SnTrésor et ComCom, qui permettent de fluidifier le paiement des prestations et la collecte des recettes des collectivités territoriales. Le directeur a également insisté sur la réforme du PDSAT, alignée sur la lettre de politique sectorielle du ministère des Finances et du Budget. Cette réforme repose sur plusieurs axes : modernisation et digitalisation des procédures (SnTrésor, Jottali, KomCom, interopérabilité), poursuite de la réforme budgétaire et comptable, réorganisation des structures (gestion de la dette, formation, communication), réforme du système de rémunération, mise en place d’une politique d’audit axée sur la maîtrise des risques, ainsi que simplification du cadre d’évaluation de la performance et institution de plans de carrière. Pour sa part, Mamadou Diop, président de l’AITS, a rappelé que cette rencontre s’inscrit pleinement dans la mission de l’amicale : accompagner les grandes réformes de l’État. « La Vision 2050 et le plan de redressement économique et social récemment présenté par le Premier ministre exigent une forte implication du Trésor. Nous devons nous interroger sur ce que l’État attend de la DGCPT et sur la manière dont nous allons nous organiser pour atteindre les objectifs fixés », a-t-il déclaré.