L’augmentation des recettes fiscales au mois de juin 2025, révélée par le rapport Repères statistiques de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd) et relayée par L’Observateur, ne traduit pas forcément une économie en bonne santé. Selon l’économiste-planificateur Ibrahima Kaba, l’État gagnerait à revoir son système d’exonérations fiscales pour mieux orienter ses priorités. Comme le rapporte L’Observateur, la bonne tenue des recettes de l’État a été notée au mois de juin 2025, avec une hausse significative. Le tableau de suivi des recettes informe que les recettes totales de l’État sont évaluées à 739,9 milliards F CFA, en progression de 41,0 milliards F CFA par rapport à mai 2025. Cette amélioration est portée par un bon comportement des recettes fiscales, qui ont enregistré une hausse de 76,8 milliards F CFA. En revanche, les recettes non fiscales se sont contractées de 35,8 milliards F CFA. Ainsi, en comparaison avec juin 2024, les recettes totales de l’État ont progressé de 19,0 %, passant de 849,4 milliards F CFA à 1 009,6 milliards F CFA. L’Observateur précise que ce glissement annuel équivaut à une hausse nette de 52,7 milliards F CFA en juin 2025. Toutefois, certains analystes soulignent que cette performance n’est pas le signe d’une économie structurellement solide. Selon l’économiste Ibrahima Kaba, cité par L’Observateur, « la hausse des recettes fiscales doit être analysée avec prudence. Si l’État mobilise beaucoup de ressources fiscales sans que cela s’accompagne d’une relance des investissements productifs, il n’y aura pas d’effet d’entraînement durable ». Autrement dit, les recettes doivent servir à financer des secteurs porteurs de croissance et à stimuler l’économie nationale. L’Observateur rappelle que cette performance des finances publiques résulte de plusieurs leviers : amélioration de la mobilisation des ressources budgétaires, bonne tenue des recouvrements fiscaux et élargissement de l’assiette fiscale. Toutefois, l’économiste estime que l’élargissement de l’assiette ne traduit pas forcément une économie saine. Il préconise une révision du système d’exonérations fiscales et un meilleur ciblage des incitations afin de dynamiser les secteurs stratégiques. Enfin, toujours selon L’Observateur, cette hausse des recettes pourrait avoir un effet pervers si elle ne s’accompagne pas d’investissements dans les secteurs productifs. L’expert rappelle qu’une pression fiscale trop élevée peut étouffer certains acteurs économiques, alors que le véritable enjeu reste de transformer ces ressources en leviers de croissance durable.