Le Global Credit Rating (GCR Rating) a abaissé les notes d’émetteur de long terme et de court terme du Port Autonome de Dakar (PAD), respectivement de A- (WU) à BBB- (WU) et de A2 (WU) à A3 (WU) sur son échelle régionale de notation, avec une perspective stable. Selon L’As, l’abaissement de la notation repose sur l’intensification des risques dans l’environnement opérationnel du port. L’agence de notation financière a annoncé cette décision dans un commentaire daté du 29 août dernier. Elle a également abaissé la note de long terme de l’emprunt obligataire du PAD portant sur l’émission de 60 milliards de Fcfa réalisée en 2020, avec un taux d’intérêt de 6,6 % et une maturité de 7 ans (période 2020-2027). Toutefois, le GCR précise que la perspective reste stable, justifiant cette position par l’amélioration attendue des performances opérationnelles et financières du Port Autonome de Dakar, soutenue par le début du désengorgement du port et par la stratégie de maîtrise des coûts mise en œuvre par la nouvelle direction, rapporte L’As. Cette approche devrait permettre, selon l’agence, de renforcer les marges, de stabiliser le niveau d’endettement et de maintenir adéquatement la couverture des besoins de liquidité. « L’abaissement de la notation du Port Autonome de Dakar (PAD) repose sur l’intensification des risques dans son environnement opérationnel (détérioration du risque pays). Cette contrainte est compensée marginalement par l’amélioration de ses marges et de sa liquidité, qui soutient son profil financier », observe le GCR, ajoutant que la dégradation de l’environnement opérationnel est une conséquence directe de l’augmentation du risque pays au Sénégal, alimentée par un niveau d’endettement public élevé et des déséquilibres macroéconomiques persistants. Malgré ces facteurs défavorables, la position concurrentielle du PAD reste un élément clé de soutien à sa notation. « Le Port Autonome de Dakar continue de bénéficier de sa position géographique stratégique, mais le renforcement de son attractivité génère d’importants besoins de financement destinés à la modernisation de ses infrastructures, ce qui pèse sur sa flexibilité financière », indique L’As. Cette position centrale sur la côte atlantique confère aux navires un avantage compétitif en termes de temps de navigation par rapport aux autres ports de la sous-région ouest-africaine et place le PAD au croisement des principaux flux commerciaux reliant l’Europe, l’Afrique et les Amériques. Cependant, cette position stratégique est fragilisée par des défis opérationnels et structurels significatifs. « Le maintien de l’avantage compétitif du PAD dépendra de sa capacité à moderniser ses infrastructures et à se repositionner comme une plateforme logistique régionale incontournable. Sans investissements dans la capacité et la productivité, l’attractivité du port pourrait s’éroder face à la concurrence croissante des autres pôles de la région », recommande l’agence sud-africaine de notation financière, disposant d’un agrément au Sénégal. Selon l’agence, la marge d’exploitation du PAD s’est améliorée en 2024, soutenue par une progression de la marge d’EBITDA à 35,8 %, résultat d’une croissance des revenus de 9,3 %, d’une augmentation des autres produits d’exploitation (+27 %) et d’une réduction des charges de personnel (-4,4 %), reflétant une politique sociale maîtrisée. « Cette performance a permis au PAD d’afficher une marge nette de 25 % (31 décembre 2023 : 20 % ; 31 décembre 2022 : 10 % ; 31 décembre 2021 : 5 % ; 31 décembre 2020 : 18 % ; 31 décembre 2019 : 23 %) », note le GCR, qui estime que les revenus devraient rester élevés sur les 12 à 18 prochains mois. Toutefois, la capacité du PAD à maintenir une dynamique positive de marge en 2025 dépendra largement de l’efficacité des mesures de contrôle des charges opérationnelles et financières. L’agence se félicite du renforcement des fonctions de contrôle interne mis en œuvre par le PAD, tout en consolidant ses infrastructures de sécurité de l’information et de sauvegarde des données, conclut L’As.