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Les entreprises publiques sénégalaises ont connu une année 2023 difficile, marquée par une baisse du chiffre d’affaires global et un résultat net fortement déficitaire. Au cœur de ces turbulences financières, Petrosen se distingue par une dette colossale de 834 milliards Fcfa, selon Libération, tirant vers le bas l’ensemble des indicateurs du portefeuille public. Vingt sept entreprises, constituées de sociétés nationales et de sociétés anonymes à participation publique majoritaire, ont été examinés. Les résultats financiers de l’ensemble des sociétés analysées révèlent des contreperformances liées à leurs activités de 2023, avec une baisse du chiffre d’affaires (CA) agrégé de 2,26 %, passant de 2 349 milliards Fcfa en 2022 à 2 298 milliards Fcfa en 2023. Le résultat d’exploitation agrégé a toutefois connu une hausse de 11,32 %, passant de 28,9 milliards Fcfa en 2022 à 32,2 milliards Fcfa en 2023, alors que le résultat net global s’est fortement détérioré de 143,25 %, passant de 44,5 milliards Fcfa à -19,2 milliards Fcfa sur la même période. Selon le journal Libération, la baisse du chiffre d’affaires agrégé s’explique principalement par les contreperformances enregistrées dans les secteurs de l’énergie — qui représente 82 % du CA des entreprises du périmètre — et de l’agriculture. Cette chute dans le secteur de l’énergie est essentiellement imputable à la Société africaine de raffinage (Sar), dont le chiffre d’affaires s’est contracté de 12,48 %, passant de 1 043,5 milliards Fcfa en 2022 à 913,3 milliards Fcfa en 2023. En ce qui concerne le secteur agricole, Libération rapporte que la Sonacos a vu son chiffre d’affaires s’effondrer, passant de 72,98 milliards Fcfa en 2022 à seulement 13,15 milliards Fcfa en 2023, soit une baisse de 82,86 %. Seule la Sones a prévu un versement de dividende de 700 millions Fcfa sur son résultat de 2023. Le secteur de l’énergie a fortement contribué à la hausse du résultat d’exploitation, tandis que les secteurs des transports, du commerce, de l’agriculture, de l’agrobusiness, ainsi que des télécoms et médias, ont négativement impacté le résultat. Par ailleurs, Libération souligne que la situation financière globale est fortement influencée par la Petrosen, qui représente à elle seule 99 % des frais enregistrés dans la rubrique des charges d’exploration. En effet, engagée dans l’exploration et l’exploitation des hydrocarbures, Petrosen accumule d’importants frais de développement et de prospection, dépassant 828 milliards Fcfa à fin 2023. Les capitaux propres totaux des entités analysées ont enregistré une légère hausse de 0,32 %. Toutefois, la dette financière totale inscrite au bilan de ces entreprises s’élève à 2 446 milliards Fcfa, soit une hausse de 27,22 % par rapport à 2022. Le secteur énergétique concentre 53 % de cette dette, suivi par le secteur maritime et portuaire, qui en représente 11 %. Selon les informations obtenues par Libération, cette progression de l’endettement est à moitié expliquée par l’explosion de la dette financière de Petrosen, laquelle atteint désormais 834 milliards Fcfa. Ce chiffre à lui seul justifie une hausse de 39 % de la dette financière des entreprises analysées. Les immobilisations incorporelles des entreprises du portefeuille ont, quant à elles, connu une augmentation exponentielle de 36,41 %, en grande partie due au secteur de l’énergie, et plus précisément à Petrosen. En outre, Libération informe que la dette de la Sogepa représente à elle seule 12 % de l’endettement global du secteur, avec un encours chiffré à 3 milliards Fcfa.