Fondation Konrad Adenauer a parrainé le film documentaire AAKIMO portant sur le surpâturage et les feux de brousse.
« L’élevage représente une part importante du PIB au Sénégal. Il contribue à la sécurité alimentaire et à l’alimentation en protéines du pays. Ce pan de l’économie sénégalaise est en pleine mutation. Les importations depuis les pays limitrophes sont nécessaires pour couvrir les besoins grandissants d’une population en plein essor, mais l’impact sur l’environnement et sur les espaces agricoles des troupeaux existants est déjà une réalité », précise-t-on dans le communiqué.
Tours d’après la source, le Sénégal, surtout au Nord et à l’Est du pays, fait face à une sur-exploitation des écosystèmes au travers du surpâturage. Et les ressources naturelles peinent à se régénérer.
« Les forages profonds, indispensables à la vie des villages, ont des effets pervers, en créant notamment des conditions artificielles pour les troupeaux. Ainsi la taille des troupeaux est moins limitée. Les progrès vétérinaires favorisent également leur survie. La quantité de bovins et d’ovins augmente, le milieu naturel est sous pression, et l’équilibre avec une quantité de ruminants limitée est désormais rompu. Ces excès ont des conséquences sur l’environnement et les populations. Des conflits en découlent, entre agriculteurs sédentarisés et troupeaux nomades. Les vols de bétail contribuent à l’insécurité transfrontalière », note la source.
Et le document de rajouter : « La forêt sèche ou savane arborée disparaît, au profit d’une zone sahélienne dégradée. Plus au Sud, ce sont les feux de brousse qui menacent la forêt et les villages. Les causes des incendies sont multiples : négligence des fumeurs, écobuage, braconnage. Conséquences : la flore et la faune s’appauvrissent, les ressources naturelles utilisées par les villageois diminuent. La pluie est générée par la présence d’arbres : les études scientifiques montrent une influence de plus de 60 % sur les précipitations lorsque les forêts sont denses et mesurent plus de 25 km2. En l’absence de forêt, la température monte de plus de 10°C et atteint les 50 degrés, ce qui est préjudiciable à l’agriculture comme au confort de vie ».
D’après le document, le bétail, qui consomme les feuilles des arbres coupées par les bergers en période de soudure, appelé pâturage aérien, ne trouve plus d’alimentation.

« La biodiversité est gravement atteinte. Le captage de carbone n’est plus assuré. Le milieu devient rapidement semi-désertique, voire désertique. Peu de prévention et de lutte contre les incendies existent. C’est dans ce contexte que la Fondation Konrad Adenauer a parrainé le film documentaire AAKIMO portant sur le surpâturage et les feux de brousse qui a été tourné dans les régions de Matam, Saint-Louis et Tambacounda. Il sera projeté ce mardi 16 décembre 2025.Le débat citoyen qui suivra la projection sera modéré par le Professeur Adams Tidjani, directeur de l’Institut des Métiers de l’Environnement et de la Métrologie », note la source.
« L’objectif de ce film est de montrer les conséquences sociales et environnementales du surpâturage et des feux de brousse au Sénégal, et d’instaurer un débat sur l’espace public. Le but de ce film documentaire est aussi de sensibiliser les populations locales, les acteurs politiques et les élites, au travers de cinémas débats et réseaux sociaux. Des participants venant du Centre de suivi écologique, de l’Institut Sénégalais de Recherches Agricoles, de la Direction de l’Elevage, de l’Assemblée nationale, de la société civile, sont attendus à cette projection de film », conclut le document.