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Le Sénégal entend recourir de manière accrue au marché financier domestique et régional pour assurer le financement de ses besoins budgétaires en 2026. Cette orientation a été annoncée par le directeur de la dette publique, Alioune Diouf, lors de la cérémonie de première cotation des emprunts obligataires de l’État du Sénégal à la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM). Représentant le ministre des Finances et du Budget à cette occasion, Alioune Diouf a indiqué que l’État sénégalais ambitionne de lever 2 800 milliards de FCFA sur le marché intérieur au cours de l’année 2026. Ce montant constitue une part significative du programme de financement de l’État et s’inscrit dans une stratégie visant à renforcer le recours aux ressources locales et régionales. Selon le directeur de la dette, cette option traduit une volonté délibérée des autorités de consolider le marché financier domestique et de mobiliser davantage l’épargne nationale. En privilégiant le marché régional de l’UEMOA, le Sénégal entend réduire sa dépendance aux marchés financiers internationaux, souvent soumis à une forte volatilité et à des conditions de financement plus contraignantes. Alioune Diouf a souligné que cette orientation marque un tournant stratégique dans la politique d’endettement du pays. Plutôt que de s’appuyer exclusivement sur des financements extérieurs, l’État mise désormais sur la capacité du marché régional à absorber des volumes importants de titres souverains. Cette approche, a-t-il précisé, présente plusieurs avantages, notamment la réduction de l’exposition aux risques extérieurs, le développement du secteur financier local et une meilleure maîtrise des charges d’intérêts. Elle permet également de renforcer le rôle du marché financier de l’UEMOA dans le financement des économies de la région. Un succès confirmé par la dernière émission obligataire Le directeur de la dette s’est également félicité du succès de la récente opération d’emprunt obligataire de l’État du Sénégal, qui a enregistré une sursouscription de plus de 20 %. Pour lui, cet engouement des investisseurs traduit un appétit marqué pour les titres publics sénégalais. Selon Alioune Diouf, ce résultat témoigne à la fois de la qualité de la signature souveraine du Sénégal et de la confiance des investisseurs dans la trajectoire économique du pays. Il a, à cet effet, appelé l’ensemble des acteurs du marché financier sénégalais — investisseurs institutionnels, établissements financiers et épargnants — à accompagner l’État dans la mise en œuvre de sa stratégie de financement pour les années à venir. Intervenant lors de la même cérémonie, le directeur général de CGF Bourse, chef de file de l’opération d’appel public à l’épargne, a qualifié l’émission de « succès éclatant ». Pour Kalidou Diallo, cette opération reflète à la fois la solidité de la signature souveraine du Sénégal et la maturité croissante du marché financier de l’UEMOA. Il a indiqué que l’enthousiasme manifesté par les investisseurs, qu’ils soient institutionnels ou particuliers, illustre non seulement la confiance accordée à l’État du Sénégal, mais également le niveau de développement atteint par la place financière régionale. Selon lui, la capacité du marché à absorber une émission de cette envergure démontre son rôle central dans le financement des États membres de l’Union. CGF Bourse, a-t-il rappelé, a assuré la structuration, la présentation et la mise en marché de l’instrument financier. La Société Générale Sénégal, en tant que co-chef de file, a également contribué de manière déterminante au succès de l’opération. Des ressources destinées à des projets structurants Au-delà de ses aspects financiers, cette levée de fonds revêt une dimension économique structurante, a souligné Kalidou Diallo. Les ressources mobilisées devraient permettre de financer des projets essentiels dans plusieurs secteurs stratégiques, notamment l’amélioration des infrastructures, le renforcement des services publics, le soutien aux secteurs productifs et la promotion de l’intégration économique régionale. Selon le directeur général de CGF Bourse, la mobilisation de l’épargne régionale au profit des États contribue à renforcer l’économie, à soutenir la création d’emplois et à offrir une meilleure visibilité sur les perspectives de développement à moyen et long termes. Il a également rappelé que, face aux besoins croissants de financement des États, les émissions obligataires souveraines constituent un outil privilégié pour diversifier les sources de financement tout en limitant la dépendance aux financements extérieurs. La réussite de cette opération illustre, selon lui, la capacité du marché financier de l’UEMOA à accompagner les ambitions de développement des pays membres dans un contexte économique en constante évolution. Cette dynamique confirme, selon les acteurs du marché, le rôle central de la BRVM et du marché financier de l’UEMOA dans le financement des États. En mobilisant l’épargne régionale, ces mécanismes permettent de soutenir les politiques publiques tout en renforçant l’intégration économique au sein de l’Union. Avec un objectif de 2 800 milliards de FCFA à lever en 2026 sur le marché domestique, le Sénégal affiche ainsi sa volonté de s’inscrire durablement dans cette logique de financement régional, en s’appuyant sur la confiance des investisseurs et la profondeur croissante du marché financier de l’UEMOA.