
Le débat sur une prétendue prise en charge des finances sénégalaises par la Côte d’Ivoire s’est invité, ce samedi, à l’Assemblée nationale, lors de l’examen du projet de loi de finances initiale pour 2026. Interpellé sur la question, le ministre des Finances et du Budget, Cheikh Diba, a apporté des clarifications visant à dissiper toute confusion sur l’origine réelle des ressources mobilisées par l’État. Face aux députés, le ministre a rappelé que le Sénégal a levé un peu plus de 2 700 milliards de francs CFA sur le marché financier régional, dont le potentiel global dépasse les 4 800 milliards. Il a expliqué que ces financements transitent principalement par des banques locales, mais aussi par des établissements implantés en Côte d’Ivoire, ce qui alimente parfois des interprétations erronées. « Nous faisons passer ces ressources par des banques locales, et souvent par des banques ivoiriennes. Mais si l’on considère que tous ceux qui souscrivent aux Appels publics à l’épargne (APE) du Sénégal sont des pays qui financent le Sénégal, alors vous verrez que la Guinée-Bissau finance le Sénégal », a-t-il ironisé. Le ministre a souligné que des investisseurs bissau-guinéens, nigériens ou d’autres nationalités participent régulièrement aux opérations d’emprunt du Sénégal, sans que cela signifie que leur pays assume les dépenses de l’État sénégalais. Cheikh Diba a insisté sur la notion de solidarité au sein de l’Union monétaire ouest-africaine (UMOA), cadre qui permet aux États membres d’accéder au même marché financier dans des conditions harmonisées. « Est-ce que cela veut dire, pour autant, que c’est la Guinée-Bissau qui nous finance ? Non. Nous sommes dans un espace de solidarité, et toutes les entités qui s’y trouvent contribuent au même titre que les Sénégalais à la prise en charge de ces financements. C’est cela, la solidarité d’une union monétaire », a-t-il expliqué. Le ministre a enfin salué la participation d’investisseurs de toute la sous-région — qu’ils soient nigériens, maliens, ivoiriens ou autres — à la couverture des besoins de financement des pays membres, y voyant un signe de robustesse et de cohésion de l’espace économique commun.