
Le Port autonome de Dakar (PAD) a décidé d’annuler les surestaries et les frais de stockage des marchandises à destination du Mali pour une période de trois mois. Cette décision a été annoncée hier par le Directeur général, Waly Diouf Bodiang, à l’issue d’une séance de travail tenue à Dakar entre la Chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture de Dakar (CCIAD) et la délégation de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali (CCIM), a rapporté Le Quotidien. Environ 2 500 conteneurs destinés au Mali étaient en souffrance au PAD en raison de la recrudescence des attaques djihadistes sur le corridor Dakar-Bamako. Pour éviter des surcoûts pour les opérateurs économiques, le PAD a décidé de suspendre, pendant trois mois, les frais de stockage et les pénalités liés aux marchandises bloquées. Selon Le Quotidien, cette mesure vise à soutenir le commerce transfrontalier et à sécuriser les échanges entre le Sénégal et son voisin malien. La visite de la délégation malienne de haut niveau au Sénégal intervient dans un contexte marqué par la dégradation de la situation sécuritaire au Mali. Conduite par la ministre chargée des Transports et des Infrastructures, Dembélé Madina Sissoko, la délégation a rencontré les ministres sénégalais des Transports et des Pêches afin de discuter des solutions pratiques pour résoudre les difficultés logistiques auxquelles le Mali est confronté. Pour sa part, Waly Diouf Bodiang a souligné que le PAD n’entend ménager aucun effort pour accompagner les opérateurs économiques maliens, conformément aux instructions des plus hautes autorités sénégalaises. « C’est un problème qui concerne à la fois le Mali et le Sénégal. C’est pourquoi le Port autonome de Dakar a décidé de jouer pleinement sa partition. La situation au Mali est conjoncturelle, et nous espérons qu’elle se réglera bientôt », a-t-il déclaré à Le Quotidien. Saluant cette mesure, le président de la CCIM et ses collaborateurs se sont engagés à assurer la célérité de l’évacuation des conteneurs. « Vu nos capacités logistiques en termes de transport, nous pensons que ce défi sera relevé. Notre transport combine des systèmes dédiés et des parcs de camions conséquents. Évacuer un peu moins de 2 000 conteneurs en trois mois ne sera pas un problème. Nous assurons à nos partenaires sénégalais que nos activités reviendront très prochainement à la normale et prospéreront comme avant », a indiqué un des vice-présidents de la CCIM à Le Quotidien. Le Mali demeure aujourd’hui le premier partenaire africain du Sénégal en matière de commerce et constitue l’un des corridors économiques les plus importants du pays. Plus de 80 % des échanges terrestres entre les deux nations transitent par les plateformes logistiques et portuaires sénégalaises, témoignant d’une interdépendance économique durable et mutuellement bénéfique, rappelle Le Quotidien.