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Selon les informations rapportées par L’Observateur, l’État du Sénégal devra encore patienter avant de signer un nouveau programme avec le Fonds monétaire international (FMI). Confronté à une crise financière aiguë, doublée d’une perte de confiance des bailleurs et d’une triple dégradation de sa note souveraine en l’espace d’un an, le Sénégal espérait obtenir le quitus du Fonds pour retourner sur le marché financier international afin de combler son déficit budgétaire et relancer son économie. Mais le FMI, qui a entamé des discussions avec le Sénégal depuis la révélation de la « dette cachée » en septembre 2024 — une affaire rendue publique par le Premier ministre Ousmane Sonko, accusant le régime sortant d’avoir maquillé les comptes des finances publiques — continue d’exiger des éclaircissements sur ce « misreporting » avant tout nouveau décaissement. Toujours selon L’Observateur, une équipe du FMI, dirigée par Edward Gemayel, chef de mission pour le Sénégal, a séjourné à Dakar du 22 octobre au 6 novembre 2025. L’objectif de cette mission était de faire avancer les discussions initiées lors des Assemblées annuelles des institutions de Bretton Woods en 2025 sur un nouveau programme soutenu par le FMI, et d’examiner les progrès réalisés dans la mise en œuvre des mesures correctives liées à la dette cachée. La mission a également évalué les développements macroéconomiques récents ainsi que la stratégie de réforme à moyen terme élaborée par les autorités sénégalaises. Dans le communiqué final publié hier par les services du FMI, Edward Gemayel a indiqué : « L’équipe du FMI a eu des discussions constructives avec les autorités sénégalaises, franchissant des étapes importantes vers la mise en place d’un nouveau programme soutenu par le FMI. Ces échanges ont porté sur les politiques économiques visant à renforcer la soutenabilité budgétaire, améliorer la gestion de la dette et consolider la gouvernance des finances publiques. Cette mission a permis de poser des bases solides pour la suite des discussions, et nous nous réjouissons de poursuivre le dialogue dans les prochaines semaines afin de finaliser un accord sur les politiques économiques et les réformes qui soutiendront le nouveau programme. » L’Observateur souligne que le FMI a tenu à saluer les efforts du gouvernement sénégalais. L’institution estime en effet que « les autorités sénégalaises méritent d’être félicitées pour leur engagement continu en faveur de la transparence, de la discipline budgétaire et d’une gestion macroéconomique prudente ». Malgré un contexte mondial incertain et des conditions de financement plus strictes, l’économie sénégalaise demeure robuste en 2025, soutenue par la première année complète de production pétrolière et gazière ainsi qu’un rebond significatif du secteur agricole. D’après le FMI, la croissance du PIB réel est estimée à environ 7,9 % cette année, dont 3,4 % pour le secteur non-hydrocarbures, tandis que l’inflation devrait s’établir en moyenne à 1,4 %. La performance budgétaire à fin septembre est globalement conforme au budget révisé de 2025, avec des recettes alignées sur les prévisions et une maîtrise des dépenses non prioritaires. Le déficit global devrait se réduire nettement, passant de 13,4 % du PIB en 2024 à 7,8 % en 2025, reflétant ainsi l’engagement fort des autorités en faveur de la consolidation budgétaire. Dans son analyse relayée par L’Observateur, le FMI estime que des progrès notables ont été réalisés dans la mise en œuvre des mesures correctives liées au dossier de la dette cachée, notamment en matière de publication et de transparence de la dette publique. Toutefois, des actions plus décisives restent nécessaires. « Le renforcement des capacités de gestion de la dette et la centralisation des fonctions y afférentes au sein d’un même ministère demeurent des priorités clés pour améliorer le contrôle, la transparence et la redevabilité. L’achèvement de la réforme sur la gestion de la dette et la mise en œuvre complète des mesures correctives restantes seront essentiels pour clore définitivement le dossier de la dette cachée », a souligné le FMI.