Dette cachée : Le gouvernement répond à Macky Sall, le FMI entre en jeu La récente sortie de l’ancien président Macky Sall sur la question de la dette cachée du Sénégal n’est pas passée inaperçue. Interpellé sur le sujet lors d’un entretien avec l’Atlantic Council, l’ex-chef de l’État a exprimé ses doutes sur l’existence de marges d’opacité dans la gestion de la dette publique. Ses propos ont suscité une réaction rapide du gouvernement, par la voix du ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération, Abdourahmane Sarr. Les interrogations de Macky Sall Pour Macky Sall, la dette extérieure étant libellée en devises et transitant nécessairement par la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), il est difficile d’imaginer qu’une telle dette puisse être dissimulée. « Comment peut-on cacher tout cela, sans la surveillance multilatérale du FMI qui est permanente ? », s’est interrogé l’ancien président. La réplique du gouvernement Dans une tribune publiée sur sa page Facebook, le ministre de l’Économie a apporté des précisions techniques pour éclairer le débat. Selon lui, le Fonds monétaire international (FMI) devra, lors de son prochain Conseil d’administration, expliquer comment le cadrage macroéconomique du Sénégal peut rester cohérent, avant comme après la découverte des données erronées transmises par les autorités. Abdourahmane Sarr a rappelé que « des paiements effectués directement à l’étranger ne transitent pas par la banque centrale », et que « des décaissements sur ressources extérieures délibérément omis dans les déficits rapportés » pouvaient fausser la lecture des chiffres. Toutefois, il souligne que le remboursement de la dette, lui, « est inévitable et nécessairement connu du Trésor qui assure le service de la dette ». Le rôle du FMI Le ministre a tenu à rassurer quant à la soutenabilité de la dette sénégalaise, insistant sur le fait que le pays n’a rencontré aucune difficulté dans le paiement de ses échéances. « Le FMI devra également expliquer à son Conseil d’administration que la dette du Sénégal demeure soutenable, ce qui permettra de ramener le Sénégal sur les marchés », a-t-il affirmé. En filigrane, le gouvernement cherche à convaincre que, malgré les irrégularités signalées, la solidité de l’économie sénégalaise et la crédibilité de ses engagements restent intactes. Le FMI, arbitre incontournable de ce dossier, sera attendu pour clarifier les zones d’ombre et trancher entre la version des autorités et les interrogations soulevées par l’ancien président.