Le Fonds Monétaire International (FMI) a validé, cette semaine, la troisième revue de l’accord de Facilité Élargie de Crédit (FEC) conclu avec le Burkina Faso. Cette approbation permet le décaissement immédiat de 18,69 milliards de FCFA (environ 32,8 millions de dollars américains) en soutien à l’économie burkinabè. Une décision qui contraste avec la situation du Sénégal, dont le programme avec le FMI demeure suspendu dans l’attente de clarifications budgétaires. Au Burkina Faso, le FMI salue la performance « globalement satisfaisante » des autorités, malgré quelques écarts par rapport aux objectifs financiers. En 2024, le pays a enregistré une croissance réelle du PIB de 5 %, portée par le dynamisme des secteurs agricole et des services. Pour 2025, les prévisions tablent sur une croissance de 4,2 % et une inflation ramenée à 3 %. Le gouvernement poursuit par ailleurs des réformes structurelles visant à améliorer la transparence budgétaire et la gouvernance, avec notamment l’adoption d’un plan d’apurement des arriérés et un règlement intégral des créances intérieures en fin 2023. Pendant ce temps, au Sénégal, le climat de coopération avec le FMI reste tendu. En mars 2025, le Fonds a suspendu son programme de 1,8 milliard de dollars avec Dakar, après la découverte d’un sous-reporting significatif de la dette publique — qui atteindrait en réalité près de 99,7 % du PIB fin 2023, contre environ 74 % précédemment déclaré. Une mission du FMI conduite par Edward Gemayel a recommandé des réformes « urgentes », notamment sur les subventions énergétiques et les exemptions fiscales. Pour l’instant, le FMI refuse d’ouvrir de nouvelles discussions tant que les autorités sénégalaises n’auront pas publié des données budgétaires corrigées et validées. De son côté, le gouvernement sénégalais, sous la houlette du Premier ministre Ousmane Sonko, s’efforce de renforcer la collecte fiscale pour réduire sa dépendance au financement extérieur. L’objectif affiché est de compenser les quelque 250 milliards de FCFA (environ 438 millions de dollars) de soutien annuel initialement attendus du FMI.