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La Loi de Finances Initiale pour 2025, récemment présentée, a suscité des réactions diverses, notamment celle de Majdi Debbich, représentant résident du Fonds monétaire international (FMI) à Dakar. Selon lui, cette loi marque une avancée significative dans la gestion des finances publiques du Sénégal. Il a salué la réduction importante du déficit budgétaire prévue pour 2025, qui devrait connaître une amélioration de près de 4,5 points du PIB par rapport à la loi de finances rectificative de 2024. Un effort jugé louable, notamment pour la stabilité économique du pays. L’objectif de la loi est clair : garantir une gestion plus rigoureuse des finances publiques. Le FMI, par l’intermédiaire de son représentant, a reconnu cet engagement fort en faveur de la maîtrise des finances publiques, un levier essentiel pour la stabilité économique et la pérennité des investissements dans les secteurs stratégiques du pays. L’amélioration du déficit budgétaire constitue une mesure primordiale, car un déficit maîtrisé permettrait au gouvernement de mieux gérer ses ressources et ses investissements. Pourtant, bien que l’effort de réduction du déficit budgétaire soit apprécié, Debbich a mis en lumière un point sensible : l’absence de réformes substantielles sur la mobilisation des recettes internes. Il a souligné que les discussions avec les services du FMI concernant les réformes spécifiques, notamment celles liées à la collecte des impôts, étaient restées limitées. À ce stade, une analyse approfondie de la faisabilité de l’objectif ambitieux de mobilisation des ressources internes semble nécessaire pour évaluer sa viabilité.

Les défis de la mobilisation des recettes internes

L’un des défis majeurs pour le Sénégal reste la capacité à générer des recettes internes suffisantes pour financer son développement. Malgré les efforts, la fiscalité sénégalaise reste insuffisante face aux besoins croissants de financement pour des projets d’infrastructures et des programmes sociaux. La mobilisation des recettes passe par une meilleure gestion des impôts, mais aussi par une plus grande efficacité dans la lutte contre la fraude et l’évasion fiscale. Cependant, ces objectifs nécessitent des réformes structurelles et une volonté politique forte, notamment dans la modernisation des administrations fiscales et la numérisation des services publics. Majdi Debbich insiste sur le fait qu’une réforme de grande ampleur, particulièrement en matière de fiscalité, serait un pas dans la bonne direction. Sans ces réformes, il sera difficile pour le Sénégal d’atteindre les objectifs fixés en matière de recettes internes, ce qui pourrait affecter l’équilibre budgétaire du pays à moyen terme. L’augmentation des recettes fiscales devra également passer par une meilleure prise en compte des secteurs informels, qui échappent largement à la fiscalité. Un autre point de désaccord soulevé par le FMI concerne les subventions à l’énergie, qui demeurent inchangées par rapport aux années précédentes. Dans son interview, Majdi Debbich a souligné que ces subventions sont particulièrement coûteuses et qu’il serait plus efficace de soutenir directement les ménages les plus vulnérables par des aides ciblées, plutôt que de maintenir un système de subventions universelles. En effet, les subventions énergétiques représentent un fardeau pour le budget de l’État, tout en étant souvent mal orientées et inéquitables. En ciblant directement les populations vulnérables, le gouvernement pourrait non seulement réduire ses dépenses mais aussi améliorer l’impact social des aides publiques. Il est donc essentiel d’entreprendre des réformes dans ce secteur pour alléger le budget de l’État tout en garantissant un soutien effectif aux citoyens les plus démunis. Une telle réforme pourrait également contribuer à améliorer la durabilité fiscale à long terme, en libérant des ressources pour d’autres investissements nécessaires.