delegation senegalaise ministre des finances avec la banque mondiale - Senenews - Actualité au Sénégal, Politique, Économie, Sport

Le Sénégal se prépare à entrer dans une nouvelle ère avec l’installation de la 15e législature, suite aux élections législatives du 17 novembre dernier. Ce moment historique suscite de nombreuses attentes, notamment en matière de gestion financière et d’orientation du budget national. En effet, le budget de l’État, qu’il soit pour 2025 ou les années suivantes, reste un instrument clé dans la mise en œuvre des politiques publiques. Il soulève des interrogations sur la répartition des ressources et les priorités de l’État pour accompagner son développement économique, social et infrastructurel. Le budget national est avant tout une prévision, une estimation des recettes et des dépenses. Cependant, cette prévision doit être ajustée aux réalités économiques du pays. En effet, il ne s’agit pas d’une somme d’argent disponible dans les coffres de l’État, mais d’une projection qui doit tenir compte de la capacité du pays à générer des ressources fiscales et à mobiliser des financements extérieurs, notamment à travers les bailleurs de fonds et les partenariats public-privé. Dans cette optique, le budget de 2025 devra être construit sur des bases solides, en prenant en considération la croissance économique du Sénégal, l’évolution des recettes fiscales, mais aussi les engagements internationaux qui lient le pays à des institutions comme le FMI et la Banque mondiale. Les priorités devront donc se concentrer sur des dépenses de fonctionnement prudentes et bien ciblées, tout en n’oubliant pas les investissements essentiels à la modernisation du pays.

Les dépenses de fonctionnement, une partie pesante mais indispensable

Les dépenses de fonctionnement occupent une place prépondérante dans le budget de l’État. Elles incluent principalement les salaires des fonctionnaires, les charges liées aux infrastructures de l’État, ainsi que les autres dépenses courantes telles que la location de locaux et l’achat de carburant pour les administrations publiques. Ces dépenses représentent souvent l’essentiel des recettes fiscales, et elles sont difficiles à réduire sans remettre en cause le bon fonctionnement des institutions. Cependant, il est crucial pour la nouvelle Assemblée nationale et les autorités publiques de maîtriser ces dépenses, en particulier dans le contexte économique actuel. L’idée d’une rationalisation du train de vie de l’État semble incontournable. La suppression de certaines institutions, comme le Conseil économique, social et environnemental (CESE) et la Haute commission des collectivités territoriales (HCCT), offre une occasion d’économiser des fonds publics et de rediriger ces ressources vers des investissements plus productifs. Le véritable défi pour le gouvernement, dans la répartition du budget de 2025, réside dans les dépenses d’investissement. Ces investissements concernent principalement les projets structurants qui visent à moderniser le pays : les infrastructures de transport comme le TER et le BRT, l’extension du réseau autoroutier, mais aussi les projets agricoles et industriels, qui sont essentiels pour assurer l’autosuffisance alimentaire et diversifier l’économie.

Les dépenses d’investissement, l’avenir du Sénégal

Il est clair que le Sénégal doit miser sur les investissements pour garantir son développement à long terme. Toutefois, ces investissements demandent des ressources considérables, et c’est ici que la capacité à attirer des partenaires privés, en particulier dans le cadre de partenariats public-privé (PPP), sera déterminante. Les autorités doivent aussi chercher à maximiser les financements étrangers, notamment les prêts et les investissements directs étrangers (IDE), pour combler l’écart entre les ambitions et les ressources disponibles. Le budget 2025 ne sera pas l’occasion d’amorcer de grands bouleversements dans la politique économique et de développement du pays. En effet, de nombreux projets en cours, hérités du Plan Sénégal Émergent (PSE) et du Plan d’Action Prioritaire 3A (PAP3A), nécessitent encore des financements conséquents et doivent continuer leur exécution sous la supervision des autorités en place. Ces programmes, en collaboration avec des partenaires internationaux comme le FMI et la Banque mondiale, vont continuer à structurer l’économie sénégalaise dans les années à venir. Il est donc important de comprendre que le budget 2025 s’inscrit dans la continuité de ces projets, avec une gestion rigoureuse des ressources et un pilotage des priorités qui respecte les engagements pris. L’un des éléments qui pourrait changer la donne à moyen terme reste la découverte de pétrole et de gaz au Sénégal. Bien que ces ressources ne se refléteront pas de manière significative dans le budget de 2025, elles constitueront un levier stratégique pour les années suivantes. Dès 2026, les recettes tirées de ces ressources naturelles pourraient permettre à l’État d’investir davantage dans des projets d’envergure, contribuant ainsi à réduire le déficit budgétaire et à accélérer le développement des infrastructures et autres programmes sociaux.