La Haute Autorité des Aéroports du Sénégal (HAAS) est, depuis quelques temps, au-devant de la scène. Ayant pour mission de coordonner la mise en œuvre des contrôles de sûreté des aéroports du Sénégal, il est révélé qu’au sein de la haute autorité se déroulent actuellement des recrutements massifs basés sur le privilège. Au-delà des recrutements, la même source signale que l’identité des personnes enrôlées est jugée « inacceptable ». Afin d’en connaître davantage et d’éclairer la lanterne sur cette affaire d’enrôlements « sans fondement » à la HAAS, SeneNews s’est rendu sur place. C’est une véritable bamboula qui se passerait à la HAAS. Une source a fait des révélations à SeneNews sur les recrutements massifs et basés sur le favoritisme qui se déroulent à la haute autorité. Pire encore, l’informateur a même cité « certains délégués syndicaux qui auraient des quotas dans ce recrutement abusif et injustifié ». En 2022, insiste la source, « tous les chefs de service ont recruté leurs propres frères ». Pire encore, il est revenu qu’au-delà des recrutements massifs opérés, « c’est surtout l’identité des personnes recrutées qui est inacceptable ». Afin de connaître les dessous de ces allégations, SeneNews a fait une descente au niveau de cette institution de l’aviation civile. La HAAS a été mise sur pied en octobre 2001 par décret n° 2001-743, dans le souci de se conformer à cette exigence internationale mais également d’apporter une riposte appropriée à la psychose d’attentat créée par les évènements du 11 septembre 2001, aux États-Unis. En effet, le Sénégal a signé et ratifié la Convention de Chicago du 7 décembre 1944 relative à l’Aviation Civile Internationale. Selon la norme 3.2.2 de l’Annexe 17 de cette convention relative à la sûreté, pour la protection de l’Aviation civile contre les actes d’intervention illicite, « chaque État contractant veillera à ce qu’à chaque aéroport servant à l’aviation civile, une autorité soit chargée de coordonner la mise en œuvre des contrôles de sûreté ». La haute autorité est une structure administrative rattachée à la présidence et placée sous la tutelle technique du ministère chargé des transports aériens. Elle exerce ses missions de façon indépendante, sous le contrôle d’un Conseil de Surveillance. Dans l’exercice de ses missions, cette autorité de coordination a autorité sur l’ensemble des personnels civils et militaires intervenant dans le périmètre des aéroports du Sénégal, y compris les forces de Gendarmerie, de Police et de Douane. En ce qui concerne le recrutement des agents, SeneNews s’est approché des autorités de cette entité afin de mieux connaître les modalités employées. Ainsi, c’est une expression de besoin exprimée par le chef de service de sûreté. S’ensuit une résolution du conseil d’administration pour valider le projet de budget qui sera transmis au ministère des Finances et à la présidence. C’est à partir de là que l’on décide du nombre d’agents que la haute autorité va disposer. Les dossiers des éléments retenus vont d’abord faire l’objet d’un entretien suivi d’une formation. En sus, le constat parmi les dossiers des agents à fournir tourne autour d’une visite médicale, d’une contre-visite, d’un casier judiciaire vierge (condition sine qua non), une bonne vie et mœurs. Sans oublier une enquête de moralité faite par la gendarmerie dans l’entourage des agents. Après cette étape, l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (ANACIM) entre en jeu pour une certification des agents qui vont réussir l’évaluation. Avec le nombre d’aéroports qui a augmenté, les agents de la HAAS n’atteignent pas 150. De ce fait, un besoin de 40 agents a été exprimé en 2021. Or, dans la résolution de décembre 2023, seuls 17 agents ont été prévus dans le budget.
