bassirou diomaye faye 1 - Senenews - Actualité au Sénégal, Politique, Économie, Sport

Bassirou Diomaye Faye, le nouvel homme fort, démocratiquement élu au Sénégal depuis le dimanche 24 mars, doit maintenant faire face aux urgences de la population sénégalaise. Élu dans un contexte économique assez particulier, les attentes sont immenses sur les « épaules du plus jeune président de la République en exercice en Afrique. Parmi les attentes les plus pressantes, au-delà de la restauration d’un État de droit, il y a la baisse du coût de la vie dans ce pays. Selon les dernières données de Numbeo publiées en février, le pays de la Téranga se classe même comme le deuxième pays où le coût de la vie est le plus élevé en Afrique en début d’année 2024, juste derrière la Côte d’Ivoire et devant l’Éthiopie. La lourde responsabilité de Bassirou Diomaye Faye est donc de trouver les meilleurs leviers qui permettraient de soulager les 18 millions de Sénégalais.

Les ressources naturelles, une aubaine

Certes, les ressources pétrolières et gazières sont une découverte récente, mais font partie aujourd’hui des leviers sûrs sur lesquels les dirigeants peuvent s’appuyer, soit pour baisser le coût de la vie, soit pour redynamiser le pouvoir d’achat. Momar Ndao, président de l’Association des consommateurs du Sénégal, pense que la commercialisation du pétrole sénégalais doit être un facteur déterminant pour diminuer le coût de la vie au Sénégal. « La commercialisation du pétrole va également générer des revenus importants qui pourront être utilisés pour faire du Sénégal un pays industrialisé. Cette industrialisation va diminuer le taux de chômage et renforcer considérablement le pouvoir d’achat. Vous savez que le coût de la vie au Sénégal est élevé parce que les Sénégalais ne gagnent pas assez d’argent. Avec notre système commercial qui dépend en grande partie de l’exportation, nous ne pourrons pas contrôler les prix sur le marché mondial influencés par des facteurs exogènes. Donc le nouveau gouvernement va simplement travailler à renforcer le pouvoir d’achat des Sénégalais », fait-il savoir. Au-delà du pétrole, il y a aussi le gaz qui, dans un futur proche d’ailleurs, va jouer un rôle décisif sur le prix de l’électricité au Sénégal. Mansour Wade, expert en économie à la direction du commerce, soutient que de beaux jours sont à venir dans le secteur des énergies. « L’exploitation des ressources naturelles, notamment le gaz, est une aubaine pour notre pays. Avec ce produit qui va être utilisé pour alimenter les centrales électriques, le prix de l’électricité va connaître une baisse considérable dans les mois à venir », affirme le technicien. Ses propos sont confirmés d’ailleurs par le directeur de Pétrosen, Manar Fall, qui estime que des baisses considérables sur les factures d’électricité sont prévues. « Tout le monde se plaint de nos factures d’électricité, mais en remplaçant le fioul actuel, qui représente 70 % du coût de l’électricité au Sénégal, par du gaz, il est possible de réduire le coût de l’électricité d’environ 30 à 40 % », ajoute-t-il.

Les mécanismes techniques pour une réduction du coût de la vie

Les hydrocarbures ne sont pas les seuls leviers sur lesquels le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, et son équipe peuvent s’appuyer pour soulager les Sénégalais. Pour réussir une bonne politique sociale, l’accent doit être mis sur les denrées de première nécessité. Le riz, le lait, le sucre, l’huile ont connu une flambée inexplicable ces dernières années. Le président de l’Association des consommateurs du Sénégal, Momar Ndao, invite les nouvelles autorités à revoir l’administration de certains produits. « Il y a beaucoup de produits libres sur le marché dont les prix ne sont pas homologués, l’État doit veiller à la réglementation de tous les prix et surtout surveiller leur application. Par exemple, le prix du kilogramme de viande sur le marché est laissé à la libre appréciation des vendeurs, ce qui n’est pas normal. Ensuite, si on prend le cas du sucre, un produit dont le prix est validé par l’État, mais les commerçants le vendent à des prix exorbitants. Nous avions lutté et obtenu une brigade de 1000 jeunes qui sont censés vérifier les prix dans les boutiques, mais dommage qu’ils sont détournés de leur mission. Il ne sert à rien de prendre des décisions sans vérifier leur applicabilité », fait savoir Momar Ndao. Bassirou Diomaye Faye, élu président de la République pour matérialiser une rupture que Macky Sall, son prédécesseur, n’a jamais pu concrétiser, semble mesurer le poids de la responsabilité qui repose sur ses épaules. « Les Sénégalais sont braves, mais ils sont fatigués et attendent de nous des solutions contre la vie chère. La question du coût de la vie me préoccupe particulièrement et retient toute mon attention. Dans les jours à venir, des mesures fortes seront prises, après les concertations que j’entreprendrai avec les acteurs concernés », conclut-il.